Projecteur sur Christian Lemaire, Eleveur

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LE PARTAGE DES VALEURS AU TRAVERS DU TRAVAIL BIEN FAIT

Voilà 13 ans que nos routes se sont croisées...En mai 2005 alors que je viens juste d’arriver à Lille, je croise Christian Lemaire avec qui sans le savoir j’allais entamer ce long chemin vers la qualité et le travail bien fait. Cette relation grandissante vient surtout du fait que Nicolas, que tous nos clients connaissent, m’est présenté par son père lorsqu’à cette époque je cherchais un boucher vendeur. Pour reprendre les paroles de Christian de l’époque : « Tu sais !!! Tu embauches mon fils, mais il n’est pas boucher »… L’histoire veut qu’aujourd’hui le fils soit devenu aussi bon que le père !!!Parce que la viande est un produit noble, il faut des hommes de conviction pour l’amener à sa bonne maturité afin de lui apporter l’excellence dont elle a besoin et ainsi satisfaire une clientèle qui se veut de plus en plus connaisseuse. L’histoire de Christian me fait étrangement penser à mon histoire lorsque celui-ci raconte avoir accompagné son père dans les abattoirs de la région dès l’âge de 12 ans. Son père comme le mien sont tous deux nés en 1930 et ont tous deux connu ces périodes difficiles de l’après-guerre.Ils font partis de ces hommes de caractère qui n’ont jamais fait de concessions personnelles, pour eux, le travail passe avant toute autre chose, même souvent avant leur propre famille. Alfred Lemaire fils d’agriculteur de Verlinghem et papa de Christian, est le benjamin de 4 enfants. Il aura une enfance difficile et une scolarité perturbée par la maladie.
maison-evrard-artisan-boucherie-charcute
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À 14 ans, le jeune Alfred sillonnera la campagne environnante à vélo et achètera des volailles qu’il revendra avec un petit bénéfice. Au fil des années, il intensifiera son petit commerce et c’est en 1954 qu’Alfred Lemaire, le papa de Christian, alors âgé de 24 ans créera son entreprise. Cette même année Alfred épousera Christiane et c’est en 1957 que Christian verra le jour.. Christian a toujours été fier de ses origines, il cultive comme moi un grand respect au père et à la transmission des valeurs de la famille au travers du travail bien faitHomme courageux, honnête, il ne rechigne jamais à la tâche, travailleur et exigeant avec lui-même, il est un homme de parole. Christian est un homme respecté dans le métier !PLUS QU'UN MÉTIER UNE VOCATIONC’est sur les marchés aux bestiaux de la région que Christian sélectionne pour nous les plus beaux spécimens. De la blanc bleue race régionale à la blonde d’Aquitaine, celui-ci a toujours l’œil du connaisseur et du vrai professionnel afin de nous procurer les meilleures viandes. Chaque jeudi matin Christian prend la route au volant de sa bétaillère en direction du marché d’Arras où il fait parti des figures connues et reconnues. C’est près de quatre cent bovins qui transitent chaque jeudi par le marché aux bestiaux de la communauté urbaine implanté dans la zone industrielle Est à Saint-Laurent-Blangy.
Ce lieu de rencontre entre acheteurs (les maquignons) et vendeurs est une vraie pièce de théâtre. C’est à 4 heures du matin,que le marché aux bestiaux s’éveille. Les premières bétaillères arrivent dans ce site couvert de 8 000 m2. Les transactions commencent lorsque la cloche retentit à 8 heures.Acheteurs et vendeurs viennent de tout le nord de la France. Le marché aux bestiaux arrageois est le seul au nord de Paris et le quatrième de France avec un peu plus de 20 000 bovins achetés chaque année. Ici, c’est à l’ancienne. Pas d’Internet. On se tape dans la main pour valider une transaction. C’est une ambiance familiale, tout le monde se connaît. En cas de litige, il y a un conseil de discipline, mais celui-ci ne s’est pas réuni depuis des années. Les discussions peuvent se poursuivre, vers 9 heures, autour d’une bière et d’une tranche de lard.Le milieu de la viande est un milieu fermé, le respect est une valeur fondamentale dans ce métier, la fantaisie n’a pas de place et la rigueur est de mise. Un maquignon qui ne respecte pas sa parole, est un fait rarissime et très grave. Si pas de parole, pas d’honneur, et si pas d’honneur, pas d’homme…
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Christian ne se contente pas d’acheter des bêtes, il sélectionne et prépare ces bêtes dans sa ferme de Frelinghen afin d’amener celles-ci à l’excellence pour le plus grand plaisir de notre maison. C’est 150 à 200 bêtes à l’engraissement chaque année, la ferme de Frelinghen, c’est 40 hectares de terre avec une partie de cultures céréalières afin de fournir les aliments nécessaires à l’élevage.Vous l'aurez compris le boeuf est
une passion chez Christian Lemaire !

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